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  • Photo du rédacteurCafé-Diplo en Sorbonne

Copie de Et si l'on refondait le droit du travail, Supiot, Octobre 2017



Le droit du travail doit être réformé, confronté à la troisième révolution industrielle (numérique) qui fait muter les conditions de travail. Emploi = obéissance contre sécurité dans une analyse scientifique (taylorienne). Avec la révolution numérique espoir de retrouver l’autonomie ? Organisation du travail inspirée par l’informatique, gouvernance par les nombres, cerveau soumis comme le reste. Tout cela va dans le sens du néolibéralisme, pas de limitation institutionnelle à attendre. Le produit législatif devient un marché international, law shopping. Pourtant, la corrélation entre emploi et droit du travail est fausse. Par contre, beaucoup d’autre aspects empêchent l’investissement et donc l’embauche : droit de racheter des actions, principe de la juste valeur, existence des « to big to fail », etc. Dernière réforme en 1982, loi Auroux. différence entre réformisme et transformisme (cf Gramsci). Une vraie réforme serait d’encadrer les nouvelles dimensions (numériques) du travail pour y permettre l’émancipation. Économie de plateforme en émergence, illustration de ce problème. Question au coeur du débat : la dépendance économique. Anachronisme des réformes proposées. Propositions d’axes de travail pour une réforme efficace. Internationalisation nécessaire du droit du travail, considérer d’autres dimensions : sociale, environnementale. Occasion pour l’UE de reconquérir une légitimité ? Enfin, sortir de la logique mercantile.




Critique

La posture rhétorique ici développée est la plus adaptée dans le champ politique actuel : il s’agit d’une réponse solide pour les nouvelles générations qui refusent les discours idéologiques. Supiot retourne le fameux « pragmatisme » des réformateurs néo-libéraux, il se sert de la force des a priori sur le monde du travail pour basculer sur de nouvelles priorités. À l’heure de la technocratie et même de la destruction du langage, il est essentiel de trouver les outils efficaces pour reconstruire le débat. L’axe ici développé de la réforme économique peut constituer le tronc d’un programme politique réellement situé. Il reste un enjeu problématique pour cet article et plus généralement pour le Monde Diplo : proposer un travail profond de recherche et d’analyse qui ne réagirait pas à l’immédiate actualité, en clair refuser le nivellement par le bas des « journaux » qui deviennent progressivement des magazines de divertissement macabres, implique de se refuser une grande part de lecteurs pour qui le Diplo devient inaccessible (soit par incapacité de compréhension, soit par désintérêt pour les questions de fond). Il s’agit donc de trouver un biais médiatique qui permette une meilleure diffusion de ce travail et évite le cloisonnement dans une auto-reproduction social du lectorat. La démarche de Supiot consistant à démonter des idées reçues permet une compréhension, reste maintenant à produire la rencontre avec ce public potentiel.


Auteur : Français, juriste, professeur au collège de France, membre de la commission sur l’avenir du travail de l’OIT. Prolifique dans le monde universitaire, il fait partie de ces techniciens français très reconnus à l’international. écrit souvent pour le Monde Diplo.


François-Pierre Melon.


Voir aussi :


  • D. et R. Linhart, « La participation des travailleurs : cote difficile à tailler », LMD, 07/1985


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